Article publié dans la Revue des anciens élèves de l’ENA en octobre 2020.

Il y a urgence à lancer une « politique de la réussite » d’ampleur rooseveltienne, qui doit nécessairement reposer sur des moyens d’action d’envergure. Cette politique d’inclusion doit s’adresser à tous les jeunes des catégories populaires, ceux des quartiers comme ceux des territoires ruraux, et les entraîner dans une dynamique de mobilité sociale. Explications. 121 / Octobre 2020 / n°500 

sont légions, mais l’un d’eux revient occupe cependant une place éminente : l’éducation. Si l’ascenseur social est bloqué pour certains, c’est en grande partie à cause de leur difficulté d’accès aux diplômes, car ceux-ci continuent d’être tributaires de l’origine sociale. Selon que l’on est puissant ou misérable, selon les mots de La Fontaine, les chances d’accéder à un diplôme de l’enseignement supérieur vont du simple… au quintuple. Ces « oubliés de l’égalité des chances », contrairement à une idée répandue, ne sont pas seulement les « jeunes de banlieue ». Ce sont aussi, et dans une large mesure, les habitants des territoires ruraux, reculés, enclavés, de cette « diagonale du vide » toujours d’actualité. Jeunes des quartiers populaires et jeunes des territoires ruraux partagent ainsi le sort peu enviable d’avoir des chances de réussite bien minces. Dans une note publiée en novembre 2019, la Fondation Jean Jaurès et l’IFOP alertaient sur la faillite de la méritocratie républicaine et le poids considérable des origines sociales et géographiques dans le destin des jeunes Français. 

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